Certaines femmes souffrent de douleurs
pendant leurs règles depuis la puberté. Le diagnostic d’endométriose n’est
pourtant souvent posé qu’au moment où elles désirent un enfant. Plus fréquente
qu’on ne le pense, cette maladie touche une femme sur dix et la durée moyenne
du diagnostic est de 7 ans.
Dès
lors, tentons de prendre notre corps en main et de mieux le comprendre…
Qu’est-ce que l’endométriose ?
Durant le cycle menstruel, l’endomètre
s’épaissit en vue d’accueillir un éventuel embryon (si fertilisation il y a).
Lorsqu’il n’y a pas de fertilisation, l’endomètre s’évacue naturellement par le
vagin (il s’agit des règles). Chez les personnes atteintes d’endométriose, des
cellules semblables à la muqueuse utérine migrent en dehors de la cavité
utérine. A chaque cycle menstruel, ces nouveaux foyers d’endométriose, situés
en-dehors de l’utérus, réagissent au cycle menstruel.
C’est un peu comme s’il y avait des braises
(phase de latence) en dehors du feu qui se ravivaient à chaque nouveau cycle
menstruel. Chaque braise est un foyer d’inflammation supplémentaire. En gros,
ça « flambe » un peu partout dans le corps. On parle de maladie hormono-dépendante.
On distingue trois formes
d’endométriose : superficielle, ovarienne et profonde.
Parfois très douloureuse, cette maladie a
un impact majeur sur la qualité de vie de certaines femmes. Il n’existe
toutefois pas de corrélation entre l’intensité de la douleur et la forme
d’endométriose.
Où l’endométriose a-t-elle tendance à se
loger ?
Sur le péritoine[1],
les ovaires, les trompes, l’intestin grêle, l’appendice, la première partie du
gros intestin, entre la vessie et l’utérus, entre le rectum et l’utérus.
L’endométriose peut donc se retrouver un peu partout ce qui ne facilite pas son
diagnostic.
Quels sont les symptômes ?
La douleur
est le symptôme le plus courant. Arrêtons donc de banaliser la douleur
ressentie pendant les règles (les dysménorrhées).
La première chose est de consulter un·e
médecin, à l’écoute de cette douleur. Il ne s’agira évidemment pas forcément
d’endométriose. Si la douleur est apaisée par des antalgiques, il est probable
que ce ne soit pas de l’endométriose. Il est parfois nécessaire de consulter
plusieurs professionnel·es de santé (médecins, gynécologues….) avant de pouvoir
établir le bon diagnostic.
La fatigue
chronique est un autre symptôme, tout comme les troubles digestifs et urinaires (diarrhées, constipations…), les douleurs pelviennes, la dyspareunie (douleur pendant et/ou
après les rapports sexuels pénétrants) et l’infertilité. Notons toutefois que l’endométriose n’implique pas
systématiquement une infertilité, loin de là.
Ces symptômes sont variables et cycliques
puisque influencés par les variations hormonales.
Comment poser un diagnostic ?
Comme pour toutes maladies, au plus tôt
l’endométriose est identifiée, au plus tôt elle pourra être contrôlée et
freinée.
La première étape est de consulter son·sa médecin. Tou·tes les
médecins ne sont malheureusement pas bien (in)formés·e sur l’endométriose. Il
est donc indispensable de ne pas se limiter à un seul avis négatif.
La seconde étape relève de l’examen clinique chez un·e gynécologue. Cet
examen peut inclure un toucher vaginal et/ou un toucher rectal. Rappelons que
tout examen/geste médical doit se faire dans le respect de la patiente.
N’hésitez pas à (re)demander ce qui va être fait et son utilité.
La troisième méthode diagnostic, souvent
complémentaire, est l’examen radiologique.
Il en existe plusieurs selon ce qui est suspecté. Les deux plus courants
sont :
l’échographie et l’échographie endo-pelvienne ou
endo-vaginale.
l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM).
Cet
examen est non douloureux et permet de repérer les lésions non détectables par l’échographie et l’examen gynécologique.
Quand cela s’avère nécessaire, une intervention chirurgicale peut être
envisagée. Il s’agit de la laparoscopie.
L’important est de ne pas minimiser ce
qu’on ressent pendant ses règles. A la
douleur, on dit non et on consulte. Il existe en effet des traitements
(médicamenteux et/ou chirurgicaux) pour limiter les douleurs et la propagation
de l’endométriose. Si vous souhaitez plus
d’information ou simplement échanger avec d’autres femmes atteintes par
cette maladie (plus répandue qu’on ne le pense), je vous invite à
consulter :
https://toimonendo.com
https://www.endofrance.org
Anne-Sophie Marq
Sexologue
et hypnothérapeute
[1] membrane qui recouvre les organes de l’abdomen