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J’ai mal pendant mes règles, est-ce normal ?

Sexo - 16-06-2022

Certaines femmes souffrent de douleurs pendant leurs règles depuis la puberté. Le diagnostic d’endométriose n’est pourtant souvent posé qu’au moment où elles désirent un enfant. Plus fréquente qu’on ne le pense, cette maladie touche une femme sur dix et la durée moyenne du diagnostic est de 7 ans.

 

Dès lors, tentons de prendre notre corps en main et de mieux le comprendre…

 

Qu’est-ce que l’endométriose ?

Durant le cycle menstruel, l’endomètre s’épaissit en vue d’accueillir un éventuel embryon (si fertilisation il y a). Lorsqu’il n’y a pas de fertilisation, l’endomètre s’évacue naturellement par le vagin (il s’agit des règles). Chez les personnes atteintes d’endométriose, des cellules semblables à la muqueuse utérine migrent en dehors de la cavité utérine. A chaque cycle menstruel, ces nouveaux foyers d’endométriose, situés en-dehors de l’utérus, réagissent au cycle menstruel.

C’est un peu comme s’il y avait des braises (phase de latence) en dehors du feu qui se ravivaient à chaque nouveau cycle menstruel. Chaque braise est un foyer d’inflammation supplémentaire. En gros, ça « flambe » un peu partout dans le corps. On parle de maladie hormono-dépendante.

 

On distingue trois formes d’endométriose : superficielle, ovarienne et profonde.

 

Parfois très douloureuse, cette maladie a un impact majeur sur la qualité de vie de certaines femmes. Il n’existe toutefois pas de corrélation entre l’intensité de la douleur et la forme d’endométriose.

 

Où l’endométriose a-t-elle tendance à se loger ?

Sur le péritoine[1], les ovaires, les trompes, l’intestin grêle, l’appendice, la première partie du gros intestin, entre la vessie et l’utérus, entre le rectum et l’utérus. L’endométriose peut donc se retrouver un peu partout ce qui ne facilite pas son diagnostic.

 

Quels sont les symptômes ?

La douleur est le symptôme le plus courant. Arrêtons donc de banaliser la douleur ressentie pendant les règles (les dysménorrhées).

La première chose est de consulter un·e médecin, à l’écoute de cette douleur. Il ne s’agira évidemment pas forcément d’endométriose. Si la douleur est apaisée par des antalgiques, il est probable que ce ne soit pas de l’endométriose. Il est parfois nécessaire de consulter plusieurs professionnel·es de santé (médecins, gynécologues….) avant de pouvoir établir le bon diagnostic.

La fatigue chronique est un autre symptôme, tout comme les troubles digestifs et urinaires (diarrhées, constipations…), les douleurs pelviennes, la dyspareunie (douleur pendant et/ou après les rapports sexuels pénétrants) et l’infertilité. Notons toutefois que l’endométriose n’implique pas systématiquement une infertilité, loin de là.

 

Ces symptômes sont variables et cycliques puisque influencés par les variations hormonales.

 

Comment poser un diagnostic ?

Comme pour toutes maladies, au plus tôt l’endométriose est identifiée, au plus tôt elle pourra être contrôlée et freinée.

 

La première étape est de consulter son·sa médecin. Tou·tes les médecins ne sont malheureusement pas bien (in)formés·e sur l’endométriose. Il est donc indispensable de ne pas se limiter à un seul avis négatif.

 

La seconde étape relève de l’examen clinique chez un·e gynécologue. Cet examen peut inclure un toucher vaginal et/ou un toucher rectal. Rappelons que tout examen/geste médical doit se faire dans le respect de la patiente. N’hésitez pas à (re)demander ce qui va être fait et son utilité.

 

La troisième méthode diagnostic, souvent complémentaire, est l’examen radiologique. Il en existe plusieurs selon ce qui est suspecté. Les deux plus courants sont :

l’échographie et l’échographie endo-pelvienne ou endo-vaginale.

l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM).

            Cet examen est non douloureux et permet de repérer les lésions non détectables par   l’échographie et l’examen gynécologique.

 

Quand cela s’avère nécessaire, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Il s’agit de la laparoscopie.

 

L’important est de ne pas minimiser ce qu’on ressent pendant ses règles. A la douleur, on dit non et on consulte. Il existe en effet des traitements (médicamenteux et/ou chirurgicaux) pour limiter les douleurs et la propagation de l’endométriose. Si vous souhaitez plus d’information ou simplement échanger avec d’autres femmes atteintes par cette maladie (plus répandue qu’on ne le pense), je vous invite à consulter :

https://toimonendo.com

https://www.endofrance.org

 

 

Anne-Sophie Marq

Sexologue et hypnothérapeute


[1] membrane qui recouvre les organes de l’abdomen