Covid - 19
Article écrit par : Maryse Napolitano, Psychologue et Hypnothérapeute
Comment comprendre les réactions face à la crise du covid-19. Comment trouver la sérénité en cette période de confinement.
Nous vivons actuellement une période difficile. Avec le confinement, l’anxiété et la peur peuvent facilement nous gagner. Mais comment comprendre ce qui arrive actuellement ?
En période de crise, nous perdons nos repères, nos habitudes sont perturbées et nos comportements modifiés. C’est inconfortable et c’est normal. Mais comment expliquer certains comportements qui peuvent paraitre insensés, égoïstes, exagérés, voire fous ?
Je parle bien sûr d’avoir fait il y a quelques semaines des stocks de gel hydro-alcoolique et de masques. Des réserves de papier toilette. Des rayons de supermarché vides. Des fêtards qui jusqu’au bout ont tout tenté pour continuer de s’amuser…
Et bien tout cela reste humain. Certains mécanismes psychologiques bien connus peuvent l’expliquer.
Tout d’abord, il y a le phénomène du « ça n’arrive qu’aux autres ». Face à une menace (comme le covid-19), la réaction au départ est de ne pas trop se sentir concerné. La menace nous semble lointaine (provenant de Chine en l’occurrence) et l’on estime que notre probabilité de subir cette menace est (erronément) plus faible que celle de notre voisin. C’est en quelque sorte du déni. C’est comme s’il ne fallait pas y penser pour ne pas nous attirer la poisse de contracter le virus. Le déni est le mécanisme de défense le plus courant pour lutter contre l’angoisse de l’avenir. Ce sont ces personnes qui ne se lavent pas bien les mains, continuaient à sortir dans des lieux publics, à se serrer la main,… Mais petit à petit, avec les cas graves relatés, ainsi que leur nombre croissant et l’arrivée en Europe de l’épidémie, nous commençons à nous sentir vulnérables.
Et c’est comme cela que l’on peut en arriver au mécanisme à l’antipode du premier, qui est le « scénario catastrophe ». En effet, l’esprit humain a tendance à anticiper le futur, et à imaginer le pire. Maintenant que le virus a passé nos frontières, le sentiment de vulnérabilité individuelle ainsi que pour sa famille augmente. Ce scénario du pire active en nous une grande angoisse et donc notre instinct de survie. Et cela peut amener à des comportements irrationnels, pour contenir le sentiment d’angoisse et de peur. Ce phénomène est particulièrement fréquent chez les personnes qui ont été touchées de près ou de loin par la menace en question ou chez les personnes à tendance anxieuse. Chez ces dernières, l’on peut même en arriver à des comportements et pensées obsessionnelles, irrationnelles (TOC de désinfection, hypocondrie, paranoïa), ce qui est pathologique.
Ajoutons à tout cela l’effet de masse, bien connu et très coriace. Le fait de « faire comme les autres ». Et l’on crée des pénuries de marchandises dans les supermarchés, en plus de répandre le virus.
La situation actuelle est donc propice à ce type de comportements, dont le but inconscient est de se prémunir contre l’anxiété et la peur. Mais que l’on se situe à l’un ou l’autre extrême, entre le déni (« c’est juste une grippe ») et le mode « survie » (je fais des réserves « au cas où »), tous ces comportements mènent en réalité à une prise de risques, une mise en danger d’autrui et au final à une propagation de l’épidémie. Et alors que chacun se souciait d’un danger individuel, les répercussions sont bien collectives. Bien sûr, tout cela n’est pas volontaire. Mais comment pouvons-nous enrayer le phénomène ?
Récapitulons. Ce qui nous pose problème, c’est bel et bien l’angoisse et la peur d’attraper ce maudit virus. Le meilleur moyen de lutter contre cette menace n’est-il pas de tout mettre en œuvre pour éviter de tomber malade ?
Alors, il revient à tout un chacun de NE PAS faire comme son voisin qui vide les rayons, d’agir comme il se doit en ne faisant pas de stocks et en restant calme pour ceux qui ne le sont pas, de prendre ses responsabilités individuelles afin de contenir l’épidémie. Respectons les mesures officielles. Agissons de façon sereine, réfléchie et responsable. Constatons qu’en agissant rationnellement et prudemment, l’anxiété et la peur diminuent. Savourons ce sentiment de sécurité. Prenons conscience de la chance que l’on a d’habitude de pouvoir vivre en liberté, être soigné, profiter de la vie. En prenant soin de nous, à notre petit niveau, nous prenons aussi soin des autres. Et nous aidons les soignants à prendre soin de ceux qui en ont besoin.
Au lieu de paniquer, efforçons-nous d’accepter ce qui nous arrive et qui ne peut être évité, de prendre un peu de hauteur pour réfléchir à ce qui est vraiment important pour nous, de considérer cette période difficile comme une occasion pour autre chose.
Quelques suggestions :
En profiter pour réinvestir notre lieu de vie
Passer du temps de qualité avec nos enfants
Retrouver le goût du téléphone, d’écrire des lettres, de dessiner,…
Faire ce que l’on ne prend pas le temps de faire dans notre quotidien trop chargé
Laisser faire notre imagination afin d’inventer des jeux, trouver des occupations
Faire des projets avec les économies réalisées en ne surconsommant pas dans les magasins (oui, bon, sauf pour ceux qui ne peuvent plus travailler. Je compatis…)
Faire des balades
Et c’est ainsi que nous trouverons le chemin du calme et de la sérénité.
Tout va bien se terminer
Comment comprendre les réactions face à la crise du
covid-19. Comment trouver la sérénité en cette période de confinement.
Nous vivons actuellement une période difficile. Avec le
confinement, l’anxiété et la peur peuvent facilement nous gagner. Mais comment
comprendre ce qui arrive actuellement ?
En période de crise, nous perdons nos repères, nos habitudes
sont perturbées et nos comportements modifiés. C’est inconfortable et c’est
normal. Mais comment expliquer certains comportements qui peuvent paraitre
insensés, égoïstes, exagérés, voire fous ?
Je parle bien sûr d’avoir fait il y a quelques semaines des
stocks de gel hydro-alcoolique et de masques. Des réserves de papier toilette.
Des rayons de supermarché vides. Des fêtards qui jusqu’au bout ont tout tenté
pour continuer de s’amuser…
Et bien tout cela reste humain. Certains mécanismes
psychologiques bien connus peuvent l’expliquer.
Tout d’abord, il y a le phénomène du « ça n’arrive qu’aux autres ». Face à une menace (comme
le covid-19), la réaction au départ est de ne pas trop se sentir concerné. La
menace nous semble lointaine (provenant de Chine en l’occurrence) et l’on estime
que notre probabilité de subir cette menace est (erronément) plus faible que
celle de notre voisin. C’est en quelque sorte du déni. C’est comme s’il ne fallait pas y penser pour ne pas nous
attirer la poisse de contracter le virus. Le déni est le mécanisme de défense
le plus courant pour lutter contre l’angoisse de l’avenir. Ce sont ces
personnes qui ne se lavent pas bien les mains, continuaient à sortir dans des
lieux publics, à se serrer la main,… Mais petit à petit, avec les cas graves
relatés, ainsi que leur nombre croissant et l’arrivée en Europe de l’épidémie,
nous commençons à nous sentir vulnérables.
Et c’est comme cela que l’on peut en arriver au mécanisme à
l’antipode du premier, qui est le « scénario
catastrophe ». En effet, l’esprit humain a tendance à anticiper le
futur, et à imaginer le pire. Maintenant que le virus a passé nos frontières,
le sentiment de vulnérabilité individuelle ainsi que pour sa famille augmente.
Ce scénario du pire active en nous une grande angoisse et donc notre instinct
de survie. Et cela peut amener à des
comportements irrationnels, pour contenir le sentiment d’angoisse et de peur. Ce
phénomène est particulièrement fréquent chez les personnes qui ont été touchées
de près ou de loin par la menace en question ou chez les personnes à tendance
anxieuse. Chez ces dernières, l’on peut même en arriver à des comportements et
pensées obsessionnelles, irrationnelles (TOC de désinfection, hypocondrie,
paranoïa), ce qui est pathologique.
Ajoutons à tout cela l’effet
de masse, bien connu et très coriace. Le fait de « faire comme les
autres ». Et l’on crée des pénuries de marchandises dans les supermarchés,
en plus de répandre le virus.
La situation actuelle est donc propice à ce type de
comportements, dont le but inconscient est de se prémunir contre l’anxiété et
la peur. Mais que l’on se situe à l’un ou l’autre extrême, entre le déni
(« c’est juste une grippe ») et le mode « survie » (je fais
des réserves « au cas où »), tous ces comportements mènent en réalité
à une prise de risques, une mise en danger d’autrui et au final à une
propagation de l’épidémie. Et alors que chacun se souciait d’un danger
individuel, les répercussions sont bien collectives. Bien sûr, tout cela n’est
pas volontaire. Mais comment pouvons-nous enrayer le phénomène ?
Récapitulons. Ce qui nous pose problème, c’est bel et bien
l’angoisse et la peur d’attraper ce maudit virus. Le meilleur moyen de lutter
contre cette menace n’est-il pas de tout mettre en œuvre pour éviter de tomber
malade ?
Alors, il revient à tout un chacun de NE PAS faire comme son
voisin qui vide les rayons, d’agir comme il se doit en ne faisant pas de stocks
et en restant calme pour ceux qui ne le sont pas, de prendre ses responsabilités
individuelles afin de contenir l’épidémie. Respectons les mesures
officielles. Agissons de façon sereine, réfléchie et responsable. Constatons
qu’en agissant rationnellement et prudemment, l’anxiété et la peur diminuent.
Savourons ce sentiment de sécurité. Prenons conscience de la chance que l’on a
d’habitude de pouvoir vivre en liberté, être soigné, profiter de la vie. En
prenant soin de nous, à notre petit niveau, nous prenons aussi soin des autres.
Et nous aidons les soignants à prendre soin de ceux qui en ont besoin.
Au lieu de paniquer, efforçons-nous d’accepter ce qui nous
arrive et qui ne peut être évité, de prendre un peu de hauteur pour réfléchir à
ce qui est vraiment important pour nous, de considérer cette période difficile
comme une occasion pour autre chose.
Quelques suggestions :
* En profiter pour réinvestir notre lieu de vie
* Passer du temps de qualité avec nos enfants
* Retrouver le goût du téléphone, d’écrire des
lettres, de dessiner,…
* Faire ce que l’on ne prend pas le temps de faire
dans notre quotidien trop chargé
* Laisser faire notre imagination afin d’inventer
des jeux, trouver des occupations
* Faire des projets avec les économies réalisées
en ne surconsommant pas dans les magasins (oui, bon, sauf pour ceux qui ne
peuvent plus travailler. Je compatis…)
* Faire des balades
Et c’est ainsi que nous trouverons le chemin du calme et de
la sérénité.
Tout va bien se terminer
Maryse Napolitano, Psychologue et Hypnothérapeute